Le DIS renforce sa composante féminine pour une plus grande efficacité sur le terrain

9 oct 2009

Le DIS renforce sa composante féminine pour une plus grande efficacité sur le terrain

Le Détachement intégré de Sécurité (DIS) s'emploie à être une force sur laquelle l'on peut désormais compter. Ainsi, dans le cadre de l'exécution de son mandat qui est d'assurer la protection des populations de réfugiés et de déplacés dans l'est du Tchad, le DIS a entrepris d'augmenter ses effectifs féminins afin d'être a l'image d'une force de protection moderne, crédible et surtout efficace sur le terrain.

Dans un communiqué de presse publié le 17 septembre dernier, l'Ambassadeur des Etats-Unis au Tchad disait du DIS : « le Gouvernement des Etats-Unis espère que l'expérience du DIS dans la lutte contre les violences basées sur le sexe sera appréciée par les autres éléments des forces de sécurité et de police tchadiennes comme une indication de normes de performance et de professionnalisme à adopter. »

En janvier 2008, sous l'impulsion de la MNURCAT et en conformité avec la Résolution 1778 du Conseil de Sécurité, un groupe d'officiers de la Police et de la Gendarmerie nationales avait été sélectionné pour constituer le point de départ du DIS. Cette force, ne comptait alors qu'une femme dans ses rangs. Un an plus tard, en janvier 2009, le nombre de femmes dans le DIS est passé à 78 sur un effectif de 745 éléments. En septembre 2009, la force de protection compte 87 agents féminins (sur un effectif total de 803) repartis dans les six postes de commandement du DIS et dans la capitale tchadienne comme suit :
- Abéché (18 femmes sur un effectif de 181 agents DIS)
- Farchana (24/149)
- Goz Beida (14/136)
- Guereda (8/101)
- Iriba (11/119)
- Bahai (5/73)
- N'Djamena (7/44)

Les autorités tchadiennes et la MINURCAT n'entendent pas cependant s'arrêter en si bon chemin.

Une équipe UNPOL vient d'entreprendre des ateliers de formation dans les six commissariats du DIS en vue du renforcement des capacités sur la problématique du genre. Parallèlement à cela, des campagnes de sensibilisation ainsi que des plaidoyers sont menés auprès des autorités du pays et principalement auprès de la police nationale pour recruter 250 autres jeunes femmes qui, a terme, viendront grossir les rangs du DIS.

La procédure sera longue, car les candidates sélectionnées subiront d'abord un examen de passage comportant des épreuves physiques et académiques. Les plus aptes seront engagées par la police nationale pendant une période de deux ans avant de joindre le DIS suite à une autre formation de mise à niveau. Un projet similaire est également prévu au niveau de la gendarmerie nationale.

Dans un environnement socio-culturel basé sur des traditions ancestrales comme c'est le cas dans l'est du Tchad où femmes et hommes mènent séparément leur vie, une forte présence de femmes dans les rangs du DIS sera hautement bénéfique.

En effet, dans le climat d'insécurité qui prévaut dans l'est du Tchad, les agents féminins du DIS auront un rôle fondamental à jouer auprès des réfugiés et des déplacés dont la grande majorité est composée de femmes et d'enfants. Dans le contexte culturel actuel, elles seront plus à même de se faire accepter et de comprendre les femmes réfugiées et déplacées, de mieux cerner leurs préoccupations et de mieux les prendre en compte dans le plan de sécurité du DIS.

Dans les camps de réfugiés, les femmes sont souvent victimes de viols, de violences corporelles et verbales, ainsi que d'autres types d'abus et de harcèlements dont elles ne peuvent discuter librement avec les hommes ni même en leur présence. C'est précisément a ce niveau que la présence d'agents féminins au DIS sera salutaire.